TEXTES:
1ère Lecture : Ezékiel 37, 12 – 14
Graduel : Psaume 129
2ème Lecture : Romains 8, 8 – 11
Evangile : Jean 11, 1 – 45

L’homélie du Père Etienne, CSSp
HOMÉLIE:
« Des profondeurs je cris vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière ! »
Ce cri du psalmiste, où se mêlent à la fois douleur et espérance, fut également celui qui s’était élevé de Béthanie, venant des deux sœurs Marthe et Marie, vers Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » C’est le même cri qui aujourd’hui encore, aujourd’hui plus qu’hier, s’élève de nos maisons, de nos hôpitaux, de nos pays, de notre monde… Oui, frères et sœurs, notre monde est devenu une Béthanie.
En effet, Béthanie peut signifier « maison de misère. » Et qu’est-ce qui pourrait le mieux exprimer notre misère que notre impuissance en face du danger qui nous menace, nous frappe et nous divise ? Quelle misère fut celle des deux sœurs d’assister, impuissantes, à la maladie et à la mort de leur frère Lazare ! Qui ne se retrouve pas dans la peau du psalmiste ? Qui ne se reconnait pas dans ces paroles de Marthe et Marie ?
Béthanie, maison de misère, mais aussi maison de la honte pour les amis de Jésus, devant les railleries et les moqueries : Où est-il, votre Dieu ? Où est-il, votre ami ? « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Impuissants devant le danger, trahis par notre foi… Béthanie, c’est le comble de la misère, de la désolation humaine et spirituelle. Frères et sœurs, en sommes-nous très loin aujourd’hui ?
Mais comme le psalmiste, comme ces deux braves sœurs, Marthe et Marie, osons encore, des profondeurs de nos Béthanie, lever nos cœurs et nos voix vers notre Ami : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » Rendons grâce pour ceux et celles qui, comme Marthe et Marie, comme le pape François serrant très fort dans ses mains le Saint Sacrement sur cette place saint Pierre désertée, comme beaucoup d’anonymes, continuent, contre vents et marées, de tenir ferme dans leur foi, de s’appuyer sur cet Ami, de crier vers Lui, d’attendre sereinement, son arrivée.
Que le lieu de notre misère soit aussi le lieu de jaillissement de notre prière ; que de notre impuissance, naisse une espérance… Puisse Jésus venir lui-même dans nos Béthanie et transformer ces « maisons de misère » en « maisons de bénédictions ». En effet, si Béthanie peut signifier « maison de misère », elle signifie également « maison de bénédiction. »
S’étant rendu à Béthanie, Jésus ne peut se retenir devant le spectacle de son ami Lazare mort et déjà déposé dans la tombe. Alors, il pleura. Comment en effet se retenir devant toute cette misère dont nous sommes témoins aujourd’hui ? Mais ces larmes, loin d’être des larmes de désespoir, sont des larmes de révolte, une révolte qui annonce le relèvement de Lazare.
Seigneur Jésus, n’est-ce pas cette révolte que nous aussi, attendons de toi aujourd’hui, toi qui sus te révolter devant le malheur de Lazare ton ami, et de ses sœurs ? Ne sommes-nous pas aussi tes amis ? N’y a-t-il pas parmi nous des Marthe, Marie, Lazare ? Si tu osais verser pour nous une seule de tes larmes, alors nous sommes sûrs d’être sauvés. Alors, nous te demandons simplement : juste une larme !
Oui, Seigneur Jésus, toi notre Ami, ne mérite-t-elle pas, elle aussi, une larme, notre Béthanie ? Ne méritent-ils pas, eux aussi, une larme, nos hôpitaux, nos pays, devenus des « mouroirs à vieux » ?
Ne méritent-ils pas, au nom de votre amitié, juste une larme, « tous ces morts esseulés, qui s’éteignent, en silence, solitaires sous le linceul… ? »
Toutes ces infirmières, ces vrais héroïnes de cette guerre mystérieuse, qui n’ont parfois pour seule arme que leur courage et leur amour, et que notre ingratitude n’hésitera pas à repousser dans les cercueils de l’oubli aussitôt le combat terminé, ne méritent-elles pas, elles aussi, une larme, juste une larme de ta part ?
Et tous ces pères de familles qui, en blouse blanche, abandonnent leurs enfants, pour combattre cet ennemi tapis dans le noir et qui ne reviendront peut-être jamais, ne méritent-ils pas, eux aussi une larme de toi ?
Ne méritent-ils pas une de tes précieuses larmes, toute cette armée de chercheurs, de médecins, qui devant la force de l’ennemi et la confusion dans laquelle ce dernier les plonge, se mettent, comble du désespoir, à tirer les uns sur les autres, à se fragiliser au lieu de fragiliser l’ennemi ?
Et ces caissières de nos supermarchés, ces vendeurs et vendeuses de nos marchés dont les mains sont encore parmi les rares à pouvoir porter le poids de nos vies, parfois au prix de leur propre vie, ne méritent-ils pas, cher Ami, une goutte de tes précieuses larmes ?
Ne méritent-ils pas une larme, cher Ami, tous ces enfants qui n’ont même pas la possibilité de dire MERCI ou AU REVOIR à ceux qui ont tant veillé sur eux, maintenus qu’ils sont à bonne distance, la bouche bâillonnée, étouffée par ce masque qui les empêche de crier leur désespoir, leur amour et leur reconnaissance ?
Comme dit le chant, si tu n’entends leur désespoir, qui sera leur appui, qui pourra verser une seule de ses larmes pour eux ? Notre espoir ne reste-il pas à présent de voir, sortir de tes yeux et couler sur tes joues, juste une larme, une larme pour nous, cette larme qui viendra balayer toutes nos misères et délier nos cœurs et nos visages séquestrés par le malheur ?
Que ce Dieu qui t’exauce toujours ne manque pas, comme réponse à tes larmes pour nous, de transformer nos maisons de misère en maison de bénédiction. Alors, Seigneur Jésus : juste une larme…
🙏🏽 Père Étienne NEMI, CSSp 🙏🏽

« Restaurant Divin » du Père Guy Marcel, CSSp. (Audio)

Les Oraisons du Père Anicet, CSSp.
🌷🥰🌹 « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Marthe a la foi car elle sait de tout son cœur que Jésus est capable de faire de grandes choses. Elle s’appuie sur ce qu’elle sait et non sur ce qu’elle voit. Merci, Seigneur Jésus, pour tout l’amour que tu as pour moi. Je crois que tu es la Résurrection et la vie. Que je puisse aimer les personnes qui m’entourent avec la même intensité !
Bonjour et bon dimanche !!!
🔥 PAA, CSSp 🔥 🌷🥰🌹