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La Sainteté se cache dans le pardon reçu et accordé

TEXTES:
1ère Lecture : Daniel 3, 25. 34 – 43
Graduel : Psaume 24
Evangile : Matthieu 18, 21 – 35

L’homélie du Père Etienne, CSSp

HOMÉLIE:

Parfois nous nous posons la question de savoir pourquoi les gens sont si durs, si méchants envers nous. Ne sommes-nous pas souvent les principaux responsables du fait que des personnes, même les mieux intentionnées au départ, ne nous pardonnent pas le mal que nous leur faisons ? C’est sur cet aspect que l’évangile de ce jour veut attirer notre attention. Deux choses peuvent nous priver du pardon du prochain, et même de Dieu.

☑ D’abord notre attitude par rapport à lui. « Combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » La loi juive prévoyait de pardonner quatre fois. En parlant de sept fois, Pierre pose le problème de ceux qui exagèrent dans le mal au point de rendre impossible ou même contre-productif le pardon qu’on pourrait leur accorder. En effet il arrive parfois qu’on exagère au point de pousser l’autre à bout. Fatigué de pardonner, il cesse de pardonner. On peut le pousser à bout par notre manque de reconnaissance, notre récidive, le refus du moindre changement dans notre comportement qui pourrait s’apparenter à du mépris… On se comporte parfois comme si le pardon qu’il nous accordait était une obligation, un devoir de sa part sans aucune contrepartie de notre part. On refuse de voir le pardon qui nous est accordé, le bien qui nous est fait, comme une grâce… Nous sommes conscients de notre propre difficulté à pardonner à une telle personne. Si nous savons que la miséricorde de Dieu est inépuisable, nous pouvons tout de même comprendre la difficulté des autres, qui se battent encore sur le chemin de la sainteté, à nous pardonner si nous adoptons un tel comportement. Et nous n’en sommes pas souvent exempts…

☑ Ensuite, ce qu’il nous voit faire aux autres. Celui qui manifeste de la bonté envers les autres nous encouragera forcément à être bons envers lui. Le contraire est tout aussi vrai. Combien de fois n’avons-nous pas traité les gens non pas en fonction de ce qu’ils nous avaient fait, mais en fonction de ce que nous les avons vu faire aux autres ? Comment ce roi dont nous parle la parabole de Jésus pouvait-il être indulgent et bon envers cet homme qui n’avait fait preuve que d’intransigeance et de méchanceté envers son prochain ? Nous ne sommes pas suffisamment conscients de l’influence que peuvent avoir nos actes sur les attitudes que les autres vont finalement adopter envers nous. Nous récoltons généralement ici ce que nous avons semé là-bas…

Ne jetons donc pas la clé qui ouvre la porte du pardon de nos frères et de Dieu par notre attitude « impardonnable. »

Quelqu’un disait : « Quand j’implore le pardon de Dieu, j’entends, dans ma requête elle-même, qu’il exige de moi que je pardonne aux autres. » Chaque fois que je ne pardonne pas, je me sors du pardon des autres, et peut-être même de Dieu…

🙏🏼 Père Étienne NEMI, CSSp 🙏🏼

« Restaurant Divin » du Père Guy Marcel, CSSp. (Audio)

Meditation du Père Daniel Asua

Les prises de parole de l’apôtre Pierre ont été dans la majorité des cas suivies d’un enseignement magnifique, et profond de la part de notre Seigneur.

 Essayons de méditer profondément sur la question qu’il pose aujourd’hui à Son Maître et sur l’enseignement qui en découle: « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept (7) fois ? Et c’est a Jésus de répondre : « Je ne te dis pas sept fois mais jusqu’à 70 fois sept (7) fois » (Mt 18, 21-22) ; une manière de dire pardonne à l’infini, fait le bien à l’infini (pour la petite histoire, Caïn a été vengé 7 fois et Lamek son arrière-arrière-arrière petit fils s’est vengé 77 fois (Gen4, 24))!

En actualisant ce récit, on à l’impression vue notre manière de vivre qu’on se moque de Dieu, alors qu’en réalité c’est de nous-mêmes qu’on se moque : Nous sommes fatigués de pardonner les mêmes erreurs des autres, mais nous ne voulons pas que Dieu se fatigue de nous pardonner nos même erreurs ! Nous traitons les autres sévèrement, mais nous voulons que les autres soient souple (s) envers nous ! Nous instrumentalisons nos ménagères, ceux qui sont à notre service, mais nous voulons être bien traités et valorisés par les autres, par ceux dont nous sommes au service!

En outre, nous donnons des salaires modiques, insignifiants à nos employés mais nous voulons être bien payés !
 Nous prêtons de l’argent aux autres avec intérêt, voire faramineux, mais nous voulons qu’on nous accorde un crédit à bas intérêt, voire sans intérêt ! Nous traitons mal nos belles-filles, les enfants des autres, nous les servons même des repas misérables voire avariés, mais nous voulons qu’on traite les nôtres comme des princesses, des rois, qu’ils consomment des repas enrichis, équilibrés et de bonne qualité… !

Quel cœur égoïste et injuste avons-nous lorsque nous pratiquons cela ! Sommes-nous conscients de notre cruauté ? Quels sont ces chrétiens qui ne pardonnent pas, qui refusent de pardonner ? De qui se moquons-nous finalement ? 

« C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas son frère » (Mt 18, 35) ! Qu’avons-nous fait du don de notre baptême? Qui est méchant dans l’histoire, Dieu ou nous ?

En ne pardonnant pas, nous ruinons la générosité de Dieu et le don de notre baptême. Le conseil que je voudrais nous donner aujourd’hui, et spécialement en ce temps de carême, de conversion, de réconciliation avec Dieu, c’est de demander à Dieu la grâce de vivre la règle d’or qui nous dit : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux… » (Mt 7, 12) ; autrement dit, ce que vous ne voulez pas qu’on vous fasse, le faites pas non plus aux autres ! Fils et filles de prédilection, être chrétien, n’est pas du tout facile hein ! C’est comme marcher sur un chemin caillouteux à la place de celui goudronné ; C’est comme boire du vinaigre à la place du lait ; c’est comme consommer une nourriture sans sel à la place de celle qui en possède ; c’est comme boire de l’eau contenant de l’Aloe Vera à la place d’un jus délicieux, … ; mais qui finalement est bien nous, pour notre santé, pour notre vie avec le Seigneur et dans le Seigneur… Seigneur aies pitié de notre cœur endurci qui ne veut pas pardonner et accorde nous la grâce d’entrer avec les autres dans le régime de Ta grâce, de Ta miséricorde insondable… Amen !

💜Père Daniel ASUA CSSp💜

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