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Être source de vie pour les autres

TEXTES:
1ère Lecture : Exode 17, 3 – 7
Graduel : Psaume 94
2ème Lecture : Romains 5, 1 – 2. 5 – 8
Evangile : Jean 4, 5 – 42

L’homélie du Père Etienne, CSSp

HOMÉLIE:

Ce passage d’évangile, qui nous parle de la rencontre de Jésus avec la samaritaine, nous invite à prendre conscience de toutes les barrières qui nous séparent, nous divisent et finissent par nous opposer, et surtout à les surmonter.

En effet, plusieurs barrières nous séparent les uns des autres : barrière raciale, ethnique, régionale, linguistique, culturelle, politique, religieuse, générationnelle, sexuelle… Et très souvent, ces barrières alimentent les préjugés, nous installent dans la méfiance, l’indifférence, et sont sources de conflits.

Comment alors prétendre nous rapprocher du Seigneur, et en même temps maintenir ces barrières qui nous éloignent et nous détournent les uns des autres ? La barrière qui nous sépare de Dieu s’écroule dès lors que nous faisons tomber celle qui nous sépare de notre prochain. Dès lors que se brise la barrière qui me sépare de mon prochain, ce dernier devient pour moi richesse.

Nous pouvons distinguer trois barrières qui séparaient Jésus de la samaritaine : d’abord, elle était une femme ; ensuite, elle était une samaritaine ; enfin, elle était une pécheresse. Elle était victime de ce qu’elle était, c’est-à-dire une femme ; victime de ses origines, c’est-à-dire une samaritaine ; victime de ses actes, de son histoire, de son passé, c’est-à-dire une pécheresse. Ces trois barrières formaient ainsi une muraille infranchissable, sauf pour Jésus.

🔘 En effet, dans cette culture, il n’était pas permis à un homme d’approcher une femme en l’absence de son mari… N’était-ce pas une façon d’infantiliser la femme ? Cette coutume est comme le symbole du peu de considération et du mépris dont celle-ci a été victime durant des siècles et jusqu’à nous jours ? En brisant cette barrière, Jésus nous dit que le premier signe du respect et de la considération accordée à la femme réside dans la confiance qu’on est capable de lui faire. Or combien de femme aujourd’hui, même dans les familles chrétiennes, souffrent atrocement du manque de considération et de confiance ?_ Que de gestes, d’attitudes, de paroles qui traduisent le manquent de confiance et qui blessent ! L’attitude de Jésus vis-à-vis de la samaritaine nous indique le chemin à suivre. Celui qui n’a pas de la considération pour une femme, celui qui ne fait pas confiance à la femme ne peut pas se dire chrétien. Nous n’avons qu’à regarder l’immense considération et confiance que Dieu a accordée à la Vierge Marie, une femme ! Serions-nous plus intelligents, plus sages que Dieu lui-même ? Nous sommes invités à étancher cette soif de confiance et de considération des femmes dans nos sociétés.

🔘 Il y avait ensuite la barrière sociale, politique et religieuse. Lui était juif, elle, une samaritaine. De plus en plus, on a l’impression que Dieu qui est venu unir les hommes les a plutôt divisés. Que de guerres de religion ! Que d’oppositions parfois violentes à cause de nos convictions religieuses différentes ! Combien de familles divisées, de couples éclatés ! Que de morts l’épée au nom de Dieu a causés ! Et puis, entre juifs et samaritains, la barrière n’était pas que religieuse, elle était aussi politique. Et nous savons bien le fossé que les convictions et les engagements politiques creusent entre personnes d’un même pays qui sont pourtant sensés travailler pour l’intérêt commun : violences verbales, physiques, mensonges, mauvaise foi, manipulations, menaces, guerres, morts… On a tous nos juifs ou nos samaritains. Toujours un mot déplacé, une remarque désobligeante par rapport à l’autre. N’y a-t-il vraiment aucune richesse à tirer de l’autre malgré ses imperfections, ses excès ? Par cette proximité avec la samaritaine, Jésus nous dit que l’intolérance n’est pas une qualité chrétienne. Nous sommes invités à étancher cette soif de tolérance dont le monde souffre.

🔘 Il y avait enfin la barrière morale : Jésus, le Fils de Dieu, le Saint, le Juste d’une part, et cette pécheresse d’autre part. Il nous est dit qu’elle avait eu cinq maris et que celui avec qui elle est actuellement n’est pas le sien. Dans cette société qui n’autorisait au maximum que trois mariages successifs, il va sans dire qu’elle avait dépassé le seul de l’immoralité. Un abime sépare donc les deux, comme une abime sépare aujourd’hui les vertueux des pécheurs, les femmes mariées des prostituées, les travailleurs des paresseux, les honnêtes gens des voleurs, les généreux des égoïstes, les bons des méchants… Ne suis-je pas cette samaritaine dont Jésus se fait proche ? Ma prière ne consiste-t-elle pas à demander à Dieu de ne pas repousser la « samaritaine » que je suis ? Ne devrais-je pas, moi aussi, briser ces barrières qui me séparent des autres qui ne sont pas fréquentables, dont la proximité ne m’honore pas toujours devant les hommes ? Des gens ont tellement soif d’être acceptés malgré leur histoire, leur passé, leurs actes. Ils souffrent tellement de notre rejet comme la samaritaine qui était obligée d’aller au puits à midi, à l’heure où elle était sûre de ne trouver personne, de ne croiser aucun regard méprisant, de n’entendre aucune parole blessante ! Combien de personnes nous évitent par peur de notre regard, de notre attitude ! Elles ont tellement soif de notre amitié et de notre proximité.

De même que nous avons soif de la présence de Dieu, de sa proximité, de même, les autres ont soif de notre fraternité malgré le poids de leur vie, ils ont soif de notre tolérance malgré leurs choix et leurs convictions, ils ont soif de notre confiance et de contre considération.

Rendons grâce à notre Dieu, ce Dieu qu’aucune barrière ne peut retenir quand il s’agit d’être proche de nous. Ce Dieu qui écarte nos sorties de routes, nos infidélités, et qui se fait proche de chacun de nous. Qu’il nous aide, nous aussi, à briser les barrières qui nous séparent et nous divisent pour que chacun puisse se réjouir de la présence de l’autre.

🙏🏼 Père Étienne NEMI, CSSp 🙏🏼

« Restaurant Divin » du Père Guy Marcel, CSSp. (Audio)

Les Oraisons du Père Anicet, CSSp.

🥀🌷🌹 Seigneur, ouvre mon cœur, ouvre mes yeux ! Réveille en moi cette soif de bonheur immense, de paix, de joie que tu as mise en moi pour pouvoir la combler. Fais que je voie, que je désire cette eau. Aide-moi à dépasser mes petits désirs passagers, à chercher ce bonheur éternel que tu veux me donner. Donne-moi de cette eau, qu’elle jaillisse en moi pour la vie éternelle !
Bonjour et bon dimanche !!!


🔥 PAA, CSSp 🥀🌷🌹

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