VIVRE DU CHRIST RESSUSCITÉ – Homélie du Samedi dans l’Octave de Pâques, 18.04.2020 Année A

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La gloire de Dieu parle d’elle-même au milieu du peuple et même dans le cœur de ceux qui ne croient pas. La guérison de cet infirme par Pierre et Jean est la preuve vivante qu’au-delà des appréhensions relatives à la résurrection du Christ, il y a une réalité qui échappe à l’entendement humain. Les membres du conseil formé des anciens et des scribes sont donc confus devant la situation. Ils ont beau chercher une raison valable qui vaille la peine de taire le nom de Jésus, « mais comme ils voyaient, debout avec eux, l’homme qui avait été guéri, ils ne trouvaient rien à redire» devant la puissance du Seigneur qui s’impose à l’humanité indépendamment de l’adhésion et des intérêts uns et des autres.

A chacun ses intérêts dans l’expression de la foi, à chacun aussi ses objectifs dans l’adhésion au Christ. L’une ou l’autre motivation révèle la nécessité de salut pour tous, et confirme un point commun à savoir, Dieu est présent dans le monde et y agit. En réalité, le conseil des scribes confesse un aveu de faiblesse et de honte face à celui qui a été jadis, qualifié d’imposteur par eux : « Qu’allons-nous faire de ces gens-là ? Il est notoire, en effet, qu’ils ont opéré un miracle ; cela fut manifeste pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons pas le nier. » Dieu nous met-il au défi de notre incrédulité en la transformant en acte de foi ?

Refuser de croire en la résurrection du Christ n’a pas été que l’apanage des seuls scribes ; l’évangile de ce jour nous raconte qu’à l’annonce de Marie Madeleine, les disciples eux-mêmes refusèrent de croire ; chose curieuse de la part de ceux qui sont remplis de l’enseignement de leur maître au sujet des événements à venir, soit ! Notre expérience de foi ressemble tout simplement à celle des disciples d’Emmaüs dont on a déjà parlé ; un long processus de maturation sur le chemin du Christ, qui dit d’une part notre lenteur à nous mettre à la dimension de l’amour de Dieu, et d’autre part, la patience du Seigneur à notre égard.

Il est tout à fait légitime de comprendre l’attitude du conseil des scribes dont le but est désormais d’empêcher les disciples de parler de Jésus au peuple, car le Christ semble bien plus fort que le pouvoir temporel en place. Mais au fait, qui de nous ne redoute pas Jésus dans sa vie ? Qui de nous ne redoute pas de perdre sa liberté au contact du Christ dont la résurrection court le risque d’exposer nos croyances aux yeux du monde ?

D’une façon ou d’une autre, chacun de nous porte donc en lui, les germes du conseil des scribes.

Père Etienne KANGUE ESSIBEN, Cssp.