Parler d’un Dieu avec qui on a rien de personnel, c’est parler dans le vide

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Homélie du Père Etienne NEMI

Cette fête de saint Thomas nous donne une fois de plus l’occasion de méditer sur la richesse des enseignements que nous donne cet apôtre. Aujourd’hui, nous allons explorer un aspect qui n’a pas toujours attiré notre attention : Thomas ou la quête d’une expérience personnelle, d’une rencontre personnelle avec le ressuscité.

« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigts dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

C’est vrai que les autres disciples avaient eu l’occasion, huit jours plus tôt, de faire la rencontre du Ressuscité. Chacun d’eux, personnellement, avait vu la marque des clous. Et c’est fort de cette expérience que chacun d’eux peut désormais professer et proclamer la résurrection. Mais Thomas, nous dit l’évangile, n’était pas là. Contrairement aux autres, il n’avait pas fait cette expérience fondatrice de la foi. Nous remarquerons que les autres, avant cette expérience, avaient aussi perdu confiance…

Thomas est donc le symbole de celui ou celle qui reste fragile dans sa foi parce qu’il n’a pas encore fait une expérience personnelle avec Jésus. La prédication des apôtres avait d’ailleurs pour but de pousser les croyants à aller plus loin : entreprendre, à travers la prière, le baptême, l’eucharistie, une démarche de rencontre personnelle avec celui qui leur est annoncé.

On aura beau être avec les autres, être émerveillés et touchés par leurs belles expériences et leurs beaux témoignages, tant qu’on n’aura pas fait dans sa propre vie une expérience personnelle avec Jésus, tant qu’on n’aura pas un dialogue personnel avec le Seigneur, il nous manquera toujours quelque chose, on sera toujours un peu comme un étranger, un spectateur, la foi restant toujours l’affaire des autres, de ceux qui ont vu, de ceux qui ont touché, de ceux qui ont rencontré….

C’est vrai que la foi a une dimension communautaire. C’est la communauté qui nous annonce Jésus ressuscité. Mais cette foi ne sera solide que si, à cette dimension communautaire, s’ajoute une expérience personnelle avec Jésus. La foi ne doit pas être pour nous une expérience par procuration, elle doit être une expérience personnelle, individuelle. Jésus est peut-être l’ami de mon frère qui en a fait l’expérience. Il reste encore pour moi à en faire un ami en ayant une rencontre personnelle avec lui. C’est personnellement et non communautairement que j’aurai à rendre compte à Dieu sur ce que j’aurais vécu avec lui.

Cette expérience personnelle nous manque parfois. On parle souvent d’un Dieu qu’on ne connait pas, avec qui on ne parle pas, qu’on n’écoute même pas, qu’on ne fréquente pas, avec qui on n’a rien de personnel, rien de fort… Et très souvent, on parle dans le vide.

Le doute de Thomas peut donc aussi être interprété positivement comme l’expression d’un manque, le manque de cette dimension ô combien importante de notre foi : la rencontre personnelle avec Jésus. Après cette expérience, il ne dira pas : « Notre Seigneur et notre Dieu ! » Mais plutôt : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Oraisons du Père Anicet AWOUBA

🙏🏽🌻💥 La foi est un don qui vient de Dieu. Elle apporte la certitude là où il y a le doute. La foi nous pousse, comme saint Thomas, à reconnaître Jésus comme notre Seigneur et notre Dieu. La foi, comme le dit Jésus, nous permet d’être heureux. Car pour celui qui a la foi et qui met sa confiance dans le Seigneur, rien n’est impossible. Pour celui qui a la foi, même la mort, qui semble être la destruction définitive de l’être humain, n’est plus la fin de toute espérance. Au contraire, elle devient le début d’une vie en plénitude