
Homélie du Père Etienne NEMI
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.»
Frères et sœurs, Jésus nous donne les conditions pour être ses disciples, les conditions pour être chrétiens. C’est vrai qu’habituellement, nous considérons le baptême comme la condition pour être appelé chrétien. Ainsi, la distinction entre les chrétiens et ceux qui ne le sont pas est que les premiers ont reçu le baptême et pas les autres. L’état de chrétien est donc souvent cantonné à la sphère religieuse.
Mais curieusement, Jésus ne parle pas de culte, de pratique religieuse. Il parle de notre vie de tous les jours. Etre chrétien, ce n’est donc pas une histoire d’appartenance ou de pratique religieuse, c’est une histoire d’attitude dans la vie de tous les jours.
On est chrétien par notre capacité à renoncer à soi-même. Et nous qui avons l’habitude de tout ramener à nous-mêmes ! Et nous qui pensons être le centre de tout ! Et nous qui voulons toujours être regardés, écoutés, suivis… Etre à l’écoute et à la suite de Jésus, de l’attitude qu’il nous demande d’avoir envers notre prochain, voilà pour Jésus, le signe que nous faisons partie de ses disciples, lui qui a été à l’écoute de Dieu et de ses frères et dont la vie fut toute entière consacrée au service de son Père et de ses frères et sœurs. Nous aimons avoir des disciples, mais nous avons du mal à être nous-mêmes disciples. Que Jésus nous débarrasse de ces attitudes qui trahissent notre état de chrétiens.
On est chrétien par notre capacité à accepter notre croix, à encourager les autres et à les aider à porter la leur. Le meilleur baptême pour lui, ce n’est donc pas l’eau qui est versée sur nous pendant la cérémonie du baptême, mais plutôt cette croix de notre vie qui meurtrit parfois nos épaules, qui ralentit notre marche, cette croix de nos responsabilités, cette croix de la parole donnée, cette croix que notre solidarité avec les autres que nous acceptons de porter. Le chrétien se distingue par sa capacité à porter sa vie et celle des autres. Mais n’est-il pas souvent préférable pour moi de me faire porter, de faire porter mes croix aux autres que d’être celui qui les porte ? Que le Seigneur me débarrasse de tous ces comportements qui ne reflètent pas mon état de disciple.

Oraisons du Père Anicet AWOUBA
🌹🌻🌿Marcher à sa suite de Jésus entraîne deux conditions exigeantes : renoncer à soi-même et prendre sa croix. Sainte Élisabeth de la Trinité développe ce renoncement qui est oubli de soi : « Une âme qui discute avec son moi, qui s’occupe de ses sensibilités, qui poursuit une pensée inutile, un désir quelconque, cette âme disperse ses forces, elle n’est pas tout ordonnée à Dieu. » Renoncer à soi, « c’est ramasser toutes ses puissances pour les occuper au seul exercice de l’amour. »
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