
Homélie du Père Etienne NEMI
« Jésus (…) vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : ‘Suis-moi.’ L’homme se leva et le suivit. »
L’Eglise fête en ce jour saint Mathieu. L’histoire de Matthieu est aussi l’histoire d’un miracle. Quand on connait l’amour que ces gens, les collecteurs d’impôts, avaient pour l’argent, quand on connait la place qu’occupait l’argent dans leur vie, la facilité avec laquelle Matthieu, ce collecteur d’impôts, se lève à l’appel de Jésus pour le suivre, a quelque chose d’extraordinaire, de miraculeux. Quelqu’un dira d’ailleurs que ce miracle est aussi spectaculaire que lorsque Jésus a demandé au paralytique de se lever…
Ce geste de Matthieu, que l’évangile nous relate avec une très grande simplicité, s’avère souvent bien compliqué dès lors qu’il nous est demandé, à nous, de le poser. Malgré les multiples appels du Seigneur, nous restons souvent scotchés à nos bureaux de collecteurs d’impôts, à nos intérêts, à nos aises, à notre confort… Aucun appel, aucun événement n’arrive à nous sortir de cette paralysie dans laquelle l’amour des biens matériels, de nos habitudes, de notre routine, de nos certitudes nous enferme. Trop de collecteurs d’impôts restent encore assis aujourd’hui malgré les appels et les supplications de Jésus. Le mérite de Matthieu est d’avoir fait ce pas qu’il nous est difficile de faire aujourd’hui.
Non seulement il va se lever promptement pour suivre Jésus, il va surtout le faire dans la joie et organise pour cela une fête à laquelle Jésus est convié. Etre dans la joie, quitter sans regrets le pouvoir pour le service, l’opulence pour la précarité, l’indépendance pour la dépendance, relève tout aussi de l’extraordinaire. Très souvent, cela se fait à contrecœur, dans la tristesse, les pleurs, les larmes…
Cette attitude de Matthieu interroge la façon dont nous vivons les exigences liées à l’appel de Jésus, les exigences de la vie chrétienne. Est-ce dans la tristesse de ce qu’on doit abandonner, quitter, des sacrifices auxquels on doit consentir, ou alors dans la joie et la fête de la Rencontre et de la confiance en Celui qui nous appelle ?
Contrairement à Matthieu, notre vie chrétienne n’est-elle pas trop liée à la tristesse, aux visages attachés, et pas suffisamment à la joie et à la fête ? L’authenticité de notre réponse à l’appel de Jésus se mesure aussi à la joie et à la bonne humeur que nous mettons à être chrétiens et à vivre en chrétiens.

Oraisons du Père Anicet AWOUBA
🎋🌸🍃 Jésus, je ne te vois pas, mais toi tu me vois à chaque instant, même lorsque je pense être oublié, invisible, rejeté, indigne d’être regardé, renfermé sur moi-même, comme Matthieu. Seigneur, merci pour ton amour qui dépasse toutes les étiquettes, les préjugés, les qu’en dira-t-on ! S’il te plaît, que j’accueille ton amour pour moi, tel que je suis, et que j’accepte ton invitation à te suivre pour que tu puisses me libérer de ce qui m’empêche d’aimer comme toi .
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.