
Homélie du Père Etienne NEMI
Que devait-il encore faire de bon, ce jeune homme, pour avoir la vie éternelle ? Et quand Jésus lui déroule les commandements, il constate qu’il ne lui apprend rien de nouveau, rien d’autre qu’il ne connaissait et n’appliquait déjà. Ce n’était donc que ça ! Il pouvait se frotter les mains en signe de satisfaction.
Mais il va tout de suite être désillusionné, « dégonflé »?par Jésus. « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » Lui qui s’imaginait toucher la perfection, découvre soudain qu’il en est encore très loin. Lui qui pensait avoir déjà atteint le but après avoir jeté toutes ses forces dans la bataille, se rend compte du long chemin qui lui reste encore à parcourir. Il en a presque le souffle coupé. Illusions déçues ! Tout s’écroule…
« Tout cela, je l’ai observé. » Il faut vraiment avoir la naïveté d’un jeune, d’un débutant, pour s’imaginer qu’on sait tout, qu’on a déjà tout fait. Et ce n’est certainement pas anodin si l’évangéliste va ensuite le présenter comme « le jeune homme. » Cela en dit long sur ses illusions sur lui-même et sur la vie, sur sa naïveté.
« A ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste… » C’est souvent dur, très dur, de voir se briser la carapace de ses illusions. C’est peut-être la raison pour laquelle on s’y accroche de toutes nos forces. Mais nos illusions sont souvent la source de nos égarements, de notre perdition. Elles sont souvent mortelles. Celui qui se croit déjà arrivé, risque de ne jamais arriver… Il est même possible, au contraire, qu’il recule, qu’il rentre en arrière, qu’il s’écroule…
A travers le profil de ce jeune homme qui nous ressemble étrangement, Jésus nous fait comprendre que le chemin vers la perfection est un chemin dans lequel chaque pas nous fait prendre conscience de nos limites. Celui qui, sur ce chemin, comme ce jeune homme, a le sentiment d’être de plus en plus fort, de plus en plus juste, de plus en plus parfait, est certainement en train de se tromper de chemin. Plus nous avançons vers le Seigneur, plus nous nous sentons petits. Plus nous avançons vers cette lumière éblouissante, plus nous nous rendons compte de notre cécité. Celui qui a le sentiment de voir de plus en plus clair, n’est certainement pas en train de s’approcher de la source de la lumière.
Notre marche vers Dieu s’accompagne nécessairement d’une humilité profonde, d’un fort sentiment que nous sommes encore loin, bien loin du compte. Et saint Augustin disait : « Le plus grand vice, c’est l’orgueil de la vertu. » Notre plus grand danger, ce n’est pas ce que nous ne connaissons pas, mais ce que nous prétendons connaître…

Oraisons du Père Anicet AWOUBA
🌾🌹🥀« Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Que cherche le jeune homme en posant cette question au Seigneur ? Ce qui intéresse notre jeune homme c’est la vie éternelle et non de suivre le Maître par amour pour Dieu. C’est pourquoi il suit les commandements car il ne veut pas finir en enfer, mais il se rendait bien compte que sa fidélité n’était pas assez authentique . Mon engagement à la suite du Seigneur est-ce par amour ou par peur de l’enfer, des démons et mauvais esprits ?
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