
Homélie du Père Etienne NEMI
Ces déclarations de Jésus semblent pleines de paradoxes.
« Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. » Comment en effet trouver le bonheur dans la pauvreté ? Les pauvres, les indigents ne sont pas déclarés heureux parce qu’ils sont meilleurs que les autres. Les pauvres sont heureux parce qu’ils sont le lieu où la justice, la compassion, la tendresse et l’amour de Dieu peuvent se manifester. Le pauvre me permet de réveiller la présence de Dieu en moi à travers ma charité, ma solidarité… Normalement, si on était vraiment chrétiens, aucun pauvre ne devrait être malheureux à côté de nous. Au contraire, privilégié…
« Heureux vous qui avez faim maintenant… » On a du mal à croire que la faim de pain puisse être une source de bonheur. Au contraire !!! Ma mission comme témoin du royaume ne consiste-t-elle pas à faire que celui qui a faim maintenant puisse être rassasié ? Peut-être que Jésus me demande de rendre heureux aujourd’hui celui qui avait faim hier… En me voyant, Jésus annonce donc déjà à celui qui a faim la fin de son calvaire… A moi donc d’agir !
« Heureux vous qui pleurez maintenant… » Dans l’évangile, les larmes sont toujours proches de l’amour. L’on se rappelle des larmes de Jésus devant le corps de son ami Lazare, ou de cette femme qui pleura devant Jésus et mouilla ses pieds de ses larmes, cette femme dont Jésus dit : « Ses nombreux péchés sont pardonnés, puisqu’elle a beaucoup aimé. » (Luc 7, 47) Heureux donc ceux qui aiment au point de verser des larmes… « Dieu sait que nous n’avons jamais à rougir de nos larmes, car elles sont comme une pluie sous la poussière aveuglante de la terre qui recouvre nos cœurs endurcis. » (Charles DICKENS) Ma mission, comme témoin du royaume, ne consiste-telle pas à consoler ceux et celles qui pleurent et non pas à faire pleurer ceux qui riaient ?
« Heureux êtes-vous, quand les hommes vous haïssent et vous excluent… » Quel bonheur trouver dans la persécution et l’exclusion ? Il ne s’agit pas ici de ceux et celles qui sont persécutés, exclus parce qu’ils se sont mal comporté, mais ceux et celles qui le sont à cause de Dieu, de sa vérité, de sa justice, de sa cause… « Si vous endurez la souffrance en faisant le bien, c’est une grâce devant Dieu. »
« Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation. » Est-ce un malheur que d’être riche, à l’abri des besoins matériels ? Dans l’évangile, il n’est pas dit que c’est une mauvaise chose que d’être riche, mais qu’il est difficile lorsqu’on est riche, de rester disponible, de se remettre à Dieu en toute chose, car nos richesses nous crient à l’oreille : « Confie-toi en nous ! » Il est difficile, lorsqu’on est riche, de rester ouvert aux autres, car la richesse nous isole : « A moins d’avoir du génie, un homme riche ne peut pas imaginer ce qu’est la pauvreté. » (PEGUY). En effet, il est difficile d’être en communion avec un frère dont on ne peut imaginer ce qu’il vit. Or, le bonheur est dans la communion avec Dieu et avec nos frères, il est dans l’ouverture, la charité, la solidarité…
Il se raconte qu’un sage était le responsable d’une communauté très solidaire. Après plusieurs années de sécheresse, le village dans lequel il se trouve est menacé par la famine. Le sage prend son courage à deux mains et va trouver un riche qui habite dans une ville voisine, pour lui demander de l’argent. Le riche lui répond : « Au nom de quoi donnerai-je de l’argent ? » Le sage réfléchit et finit par dire : « Fais un don pour ma communauté et je te dirai le secret pour ne pas mourir. » Séduit par cette perspective, le riche fait le don et demande au sage son secret. Ce dernier répond : « Viens dans notre village. Chez nous, on n’a jamais vu un riche mourir ! Tous ceux qui sont arrivés riches ne le sont pas restés longtemps, car ils ont été conduits au partage. »

Oraisons du Père Anicet AWOUBA
💐🥀🌷 Aujourd’hui la liturgie nous propose un texte central du message de Jésus, les Béatitudes. Seigneur, je me mets en ta présence, afin de mieux accueillir ta Parole de vie. Je viens vers toi aujourd’hui encore une fois, je prends le temps dans ma journée. J’ai besoin de te dédier un temps réel pour pouvoir ensuite vivre ma journée en union avec toi, sous ton regard. Je viens aussi pour t’adorer, te rendre gloire et pour m’offrir à toi.
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