
Homélie du Père Etienne NEMI
L’Eglise nous donne de fêter aujourd’hui l’apôtre Barthélémy, que la tradition a identifié comme étant Nathanaël dont nous parle l’évangile de ce jour. Dans ce passage qui nous relate la rencontre entre Nathanaël et Jésus par l’entremise de Philippe, nous découvrons qu’être apôtre, disciple, chrétien, c’est arriver progressivement à vaincre ses préjugés, à changer le regard que nous posons sur les autres et sur Dieu.
« De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » Voilà la réaction de Nathanaël lorsque Philippe lui parle de Jésus et de ses origines. Dans cette réaction, nous pouvons voir tous les préjugés qui guident Nathanaël par rapport à Jésus, mais plus généralement par rapport à tous ceux de sa région.
Cette réaction est également l’écho des préjugés que nous entretenons les uns par rapports aux autres : préjugés par rapport à telle personne, à telle région, à telle race, à tel pays… Comme Nathanaël, nous avons tous nos « Nazareth », des personnes, des lieux dont on n’attend rien de bon, qui sont l’objet de notre mépris parfois affiché.
Nathanaël ne trouve visiblement pas nécessaire de rencontrer cet individu qui vient de Nazareth. Pour celui qui est guidé par ses préjugés, la rencontre vraie avec l’autre devient une difficulté parfois insurmontable. En réalité, nos préjugés nous emprisonnent, nous coupent des autres. Ils s’entretiennent par l’isolement et l’éloignement dans lequel ils nous enferment.
« Viens, et vois. » Ce sage conseil de Philippe à Nathanaël nous montre comment vaincre nos préjugés. La meilleure façon de vaincre ses préjugés, c’est d’oser la rencontre avec l’autre. Toute rencontre avec l’autre met en péril nos préjugés, nos idées préconçues. Aux apôtres qui doutaient encore, même après la résurrection, Jésus a donné de le voir, de le toucher, de manger avec lui, il leur a donné de faire l’expérience de la rencontre avec lui.
Comme Philippe, nous sommes aussi invités à être ceux qui font disparaître les préjugés et non pas ceux qui les entretiennent et les alimentent à travers de mauvais conseils ou de mauvais exemples. En brandissant le meilleur d’une personne, d’une région, d’une race, d’un pays, on aide à vaincre les préjugés. En revanche, lorsque nous brandissons à chaque fois le pire des autres, on entretient les préjugés, on éloigne la fraternité.
*Le mérite de Nathanaël est non seulement d’avoir, contre lui-même, contre ses préjugés, accepté cette rencontre, mais surtout d’avoir balayé ses préjugés, d’avoir changé de regard sur Jésus : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » * C’est vrai qu’il avait été impressionné par la connaissance de Jésus à son sujet. Mais très souvent, même lorsque nous sommes contredits par les faits, combien de fois restons-nous arcboutés sur nos préjugés, combien de fois fermons-nous les yeux sur ce que nous voyons, les oreilles sur ce que nous entendons ?

Oraisons du Père Anicet AWOUBA
🌷🌾🌿 Seigneur Jésus, merci pour cette nouvelle journée ! Aide-moi à la vivre comme si c’était mon unique journée. Aide-moi à agir devant ton regard aujourd’hui ! Je t’offre chacune de mes pensées, paroles et actions. Sainte Vierge Marie, je t’en prie, porte à ton Fils mon offrande de cette journée !
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