1ère Lecture : Isaïe 50, 4 – 7
Graduel : Psaume 21
2ème Lecture : Philippiens 2, 6 – 11
Evangile : Mathieu 26, 14 – 27. 66
Dans ces méditations, nous découvrons des aspects de l’homme qui, bien compris, nous permettrait de mieux vivre cette semaine Sainte. Si vous êtes prêtes on démarre avec l’homélie du Père Etienne qui nous révèle que pour bien vivre cette semaine Sainte, il faut:
1. prendre conscience de qui nous sommes: des hommes capable du meilleur mais très souvent du pire
2. tenir tête, résister au mal, rester présents aux autres, 3. se montrer fidèles à nos engagement et à Dieu
4. être loyal envers nos proches, nos protégés
5. Veiller sur notre prochain
6. pleurer pour nos péchés
Écoutons donc le Père Etienne le dire à sa manière comme il sait le faire. Allez, c’est parti!

Homélie du Père Etienne NEMI
C’est par le Dimanche des Rameaux et de la Passion que nous faisons notre entrée dans la semaine sainte. Une semaine qui va mettre en lumière le vrai visage de l’homme, mais aussi le vrai visage de Dieu. Nous le savons, chaque crise révèle le meilleur et le pire des gens. Si cette crise qu’est la passion va révéler le meilleur de Jésus, elle va malheureusement aussi révéler, non pas le meilleur, mais le pire de l’homme. Mais doit-on pour autant désespérer de l’homme ? Pas si sûr ! Ce dernier, malgré tout, laisse quand même entrevoir une promesse, un espoir…
Qui donc est l’homme ?
« La plupart des gens (…) étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches aux arbres et les étendirent sur le chemin. » L’homme, c’est comme un rameau, comme une palme. Capable de se dresser pour nous acclamer quand tout va bien, mais aussi capable de se courber, de se plier, de changer direction lorsque les vents contraires se mettent à souffler ; se consumant et disparaissant facilement à la première étincelle, à la première difficulté. Nos paroles, nos promesses autour d’un repas, nos engagements, notre fidélité ne sont-ils pas comme ces rameaux que Jésus a vus, bien nombreux lors de son entrée à Jérusalem, mais qu’il n’a plus du tout aperçus lors de sa passion ?
Heureux ceux qui, malgré leur fragilité, la fragilité du rameau, savent tenir tête, résister, rester présents, se montrer fidèles…
« Que voulez-vous me donner pour que je vous le livre ? » Comme Judas, l’homme c’est d’abord ce qu’il gagne, son bénéfice, son intérêt, sa part… Judas voulait de l’argent ; les grands prêtres cherchaient à conserver leurs privilèges, leur image ; Pilate voulait s’accrocher à son pouvoir ; les disciples se battaient pour leur survie… Alors Judas l’a livré en le trahissant, les grands prêtres en l’accusant injustement, Pilate en se lavant les mains, les disciples en l’abandonnant… Pour un vil prix, ils ont vendu celui qui n’avait pas de prix.
Nous aussi, nous gagnons certainement quelque chose en livrant, en trahissant, en accusant, en lavant nos mains, en détournant notre regard, en fermant notre bouche, en tournant le dos… Mais ce que nous gagnons à travers ces basses manœuvres vaut-il réellement ce que nous livrons ?
« Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est lui qui me livrera. » La trahison serait donc au chrétien ce que l’ombre est à l’homme ! L’homme est capable de trahir même celui avec qui il partage la même table, le même plat, la même vie, le même lit, le même drapeau, le même pays… Judas n’était pas le seul, tous avaient bien mis la main dans le plat. Nous aussi, c’est assez régulièrement que nous mettons notre main dans ce plat qu’il n’a jamais cessé de nous offrir : plat de sa parole, plat de son corps et de son sang… Et pourtant, que de trahisons ! Jésus attire notre attention sur ces trahisons qui viennent de nos proches : trahison du frère, du père, de la mère, du fils, de l’époux, de l’épouse, de l’ami, du collègue, du dirigeant… Ce sont souvent des blessures très douloureuses et qui très souvent conduisent à la mort. Quand celui qui doit te protéger est celui qui te trahit, alors le chemin vers la mort est largement ouvert pour toi… Combien de fois avons-nous livré à la dépression, au désespoir, à la mort, celui avec qui on partageait le même plat… ?
« Vous n’avez donc pas été capables de veiller une heure avec moi ! » Il ne leur demandait pourtant pas de mourir avec lui, seulement de veiller ! Ils n’en ont pas été capables. Veiller signifie ne pas dormir, ne pas fermer les yeux ni les oreilles, rester attentif à ce qui se passe, à ce qui se vit autour de nous. Très souvent, on donne l’impression de dormir, d’être absents alors que tout à côté, tout près de nous, l’autre souffre, pleure, gémit, agonise, meurt… Il ne nous demande pourtant pas de souffrir avec lui ou comme lui, mais parfois seulement de veiller, de ne pas fermer les yeux, de ne pas détourner le regard, de ne pas l’abandonner ! Blaise Pascal nous avertit : « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps-là. » Que de fois j’ai dormi, fermé les yeux, changé de chemin, refusé de décrocher le téléphone, fermé la porte de ma maison… Qu’il est difficile à l’homme d’accepter de veiller sur son frère, de veiller avec son frère ! Mais celui qui dort, laisse son frère sans défense et se prépare lui-même à être sans défenseur… Celui qui est incapable de défendre son frère sera incapable de se défendre lui-même le moment venu. Effectivement, devant la servante, Pierre, lui qui n’avait pas été capable de veiller avec Jésus, sera incapable de défendre ses convictions et son amitié pour Jésus…
« Il sortit et dehors, il pleura amèrement. » Cette Passion nous montre heureusement aussi un éclair, une lumière, un espoir, une promesse venant de l’homme : sa capacité à prendre conscience, à se reprendre. Il est capable d’écouter le chant du coq qui le renvoie à sa conscience, à ses responsabilités non assumées, à ses engagements non tenus. Un père du désert disait que les larmes de repentance sont un excellent remède pour soigner sa foi. Les larmes de Pierre ont arrêté sa course folle vers la trahison et vers la mort. Nos larmes attendrissent le cœur de Dieu et nous ouvrent grandement à sa miséricorde et à la vie.
Que de reniements pour lesquels je n’ai versé aucune larme ! Combien de fois je me suis fermé à la miséricorde de Dieu par mon entêtement, ma mauvaise foi ! Que le Seigneur me donne la grâce d’être capable de reconnaître et de regretter mes fautes, mes trahisons, mes reniements. Que mes larmes ne soient pas des larmes de désespoir qui conduisent à la mort comme Judas, mais des larmes de repentir qui nous ouvrent à la vie, à une vie meilleure, plus fidèle, plus courageuse… Une seule larme de repentir efface toutes les traces de mes reniements, de mes trahisons, de mes lâchetés, de mes abandons…
Sur la croix, Jésus s’est vidé de son sang. Mais nos larmes, les larmes de nos regrets et de notre réveil, couleront désormais sur son cœur, donnant ainsi un sens à sa vie, à sa passion, à sa mission…
🍀 Père Étienne NEMI, CSSp 🍀

Restaurant divin du Père Guy Marcel Enganabisseng

Oraisons du Père Anicet AWOUBA
🌿❤🌾❤🌱 Je m’apprête, Seigneur, à m’approcher du plus grand mystère de notre foi, celui de ta mort et de ta Résurrection pour nous communiquer ta vie. Donne-moi les dispositions intérieures pour méditer avec attention et avec gratitude ses grands mystères.
Bonjour et bon dimanche des rameaux !!!
🔥 PAA, CSSp 🔥 🌿❤🌾❤🌱
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