C’est dans le renoncement, la douleur, les larmes et le sang que Jésus nous a sauvés

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Homélie du Père Etienne NEMI

« Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. »

La libération passe parfois par une bonne guerre. Notre libération passe souvent par un rude combat contre nous-mêmes, contre ceux qui nous sont proches… Les mouchoirs blancs qu’on brandit en signe de paix, l’arbre de la paix que certaines cultures aiment à exhiber viennent parfois après que le glaive soit passé. C’est dans le renoncement, la douleur, les larmes et le sang que Jésus nous a sauvés.

Jésus met donc en garde ceux et celles qui voient et vivent la vie chrétienne comme un long fleuve tranquille, qui ne veulent pas souffrir, qui ne veulent renoncer à rien. Ceux-là ne sont certainement pas sur le chemin de la libération, mais plutôt sur le chemin de leur servitude.

Leur attitude est d’ailleurs décrite et dénoncée dans le psaume de ce jour : « Qu’as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n’aimes pas les reproches et rejettes loin de toi mes paroles ? » Le principal outil d’expression de leur vie de foi, c’est leur bouche, leur propension à réciter, à bien réciter souvent, à parler… Or il n’y a rien de plus facile que de parler, que de bavarder… En même temps, ils ont horreur de l’écoute, des reproches. Ils ont donc choisi la voie de la facilité, celle de la bouche, de la parole facile, évitant soigneusement le chemin du combat, le rude chemin de l’écoute. En effet, écouter, accepter les reproches, se laisser interpeler, accepter des coupes parfois douloureuses dans notre vie et nos habitudes, coûte beaucoup plus que parler, accuser, interpeler…

Le Seigneur nous bouscule donc, nous qui vivons parfois dans l’illusion d’être des hommes et des femmes de foi, en nous invitant à quitter, à nous couper de cette facilité dans laquelle nous nous installons. Une vie chrétienne qui ne nous bouscule pas, qui ne nous accule pas, qui ne coupe pas avec le glaive ce qui est tordu en nous et autour de nous, est une vie chrétienne tronquée. Nos belles prières, nos belles offrandes, nos sacrifices spectaculaires n’y feront rien.

Défendre le droit et la justice n’est certainement pas la chose la plus facile. Prendre faits et causes pour les opprimés, les pauvres, la veuve et l’orphelin n’a rien de facile. Et pourtant, voilà des paroles de notre foi qui touchent le cœur de Dieu et qui rendent notre présence agréable à ses yeux. Et parce qu’elles sont paroles de foi, elles sont des paroles difficiles, parfois des paroles de guerre, des paroles qui divisent… C’est souvent le prix à payer pour pouvoir se présenter dignement devant Dieu.

Oraisons du Père Anicet AWOUBA

🍂💓🌿« Qui vous accueille m’accueille» Jésus nous montre que suivre son exemple est possible pour tous. Il suffit de mettre le cœur dans tout ce que nous accomplissons. C’est ainsi que nous l’aimons plus que tout par nos actes, car tout ce que nous faisons pour les autres, Jésus le voit et en est touché. Il ne nous demande pas un amour idéaliste mais plutôt un amour concret, qui s’exprime dans nos gestes. Jésus, tu me demandes de t’aimer avec tout mon cœur, donne-moi de t’aimer dans les personnes que tu mets sur mon chemin.