avoir la foi, c’est savoir être présent à chaque instant, ne jamais abandonner, ne jamais démissionner

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Homélie du Père Etienne NEMI

Nous célébrons aujourd’hui Marie Madeleine, l’une des figures les plus connues des évangiles. Dans le texte que nous propose la liturgie à cette occasion, Marie Madeleine se présente comme un beau mélange de la force de la foi et de la faiblesse de notre humanité.

A travers elle, nous voyons que la foi ne nous enlève pas notre humanité, au contraire, elle est le lieu de sa parfaite expression. Cette femme qui croit, qui a cru contre toute espérance, qui est allée jusqu’au pied de la croix, cette femme qui ose sortir alors que c’est encore les ténèbres, bravant la peur d’une mauvaise rencontre, la peur du noir, est la même qu’on voit pleurer au tombeau, qui exprime ouvertement ses doutes, ses peurs, et même son désespoir, comme rattrapée par la faiblesse de sa condition humaine. En elle, nous voyons ce qu’il peut avoir de plus fort, mais aussi de plus faible dans notre expérience de foi : la force de celui qui croit que Jésus est ressuscité, qui chaque dimanche s’en va le louer sa grandeur et sa puissance, et la faiblesse du même qui doute et désespère devant une situation ordinaire de la vie…

Mais il y a une constante que nous pouvons retenir dans l’expression de la foi de Marie Madeleine : elle a toujours été là. Elle n’a jamais abandonné. Même quand tout semblait fini, elle était là. Même quand elle ne comprenait pas, dans l’incertitude, quand elle se posait des questions sur ce qui était arrivé du corps de Jésus, elle est restée là. Même dans les pleurs, elle était là. En cela, elle nous dit qu’avoir la foi, c’est savoir être présent à chaque instant, ne jamais abandonner, ne jamais démissionner, ne jamais se décourager, quel que soit ce qu’on ressent, quels que soient les doutes, les incertitudes, les ténèbres, les vides dans nos vies. En effet, celui qui sait être présent, finira toujours par voir quelque chose, un détail important ; il finira toujours par rencontrer quelqu’un, par entendre une voix, il finira toujours par rencontrer Celui qu’il cherche, exactement comme Marie Madeleine.

Mais Jésus va également aider Marie Madeleine à aller plus loin en lui ouvrant une autre dimension de la foi : « Ne me retiens pas (…) Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » La foi, ce n’est pas s’accrocher égoïstement à Jésus, c’est aussi aller l’annoncer aux autres, aller annoncer l’espoir, la joie, le réconfort, la victoire aux autres. A la foi, pas celui qui retient Jésus pour lui tout seul, mais celui qui l’annonce, qui le montre, qui le porte aux autres. Un mystique, pourtant spécialiste de la rencontre personnelle avec Jésus, disait : « Si tu vis une extase et que tu vois passer un frère qui a faim, quitte ton extase et vas lui donner un bol de soupe : le Dieu que tu vas trouver est plus sûr que celui que tu quittes… Après tu retourneras dans ton extase si ça te fait plaisir. » (Un mystique)

Oraisons du Père Anicet AWOUBA

🍃🌻🌱 Marie-Madeleine connaît le Seigneur. C’est lui qui a changé le cours de sa vie. Grâce à lui, elle est passée de la mort à la vie, d’une vie où elle était utilisée, où elle n’était pas aimée, une vie qui n’avait pas son sens, à une vie dans laquelle elle est prise en compte, appréciée, valorisée. En réponse à cet amour, elle prend la décision de le suivre. Ce n’est pas par obligation, comme le poids du « il faut que », sinon je vais le décevoir, ou pire, sinon il va m’en vouloir et cela va mal se passer pour moi… Elle ne veut plus vivre sans lui.
Et moi, ai-je rencontré le Christ ? Est-il quelqu’un de réel pour moi ? Comment est ma relation avec lui ? D’amour ou d’obligation ?