
Jésus, qui envoie les Douze en mission, les met en garde. Le tout n’est donc pas d’être envoyé par Jésus, encore faut-il suivre les instructions qu’il nous donne, encore faut-il prendre en compte ses mises en garde.
Il ne les envoie pas comme une armée de conquérants, une armée d’occupation. Le comportement de conquérant, d’arrogant, le complexe de supériorité, de suffisance, n’est pas le comportement de celui qui se dit porteur du message du Christ. Mais combien de fois, passant outre ces recommandations capitales, les envoyés, dans l’histoire, se sont comportés en conquérants ? Le conquérant suscitera toujours le rejet et la révolte, jamais de l’amour…
« Et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. » Jésus n’est pas né dans un palais, n’allons donc pas chez nos frères et sœurs, donnant l’impression d’être sortis d’un palais, avec nos bourses pleines, nos tenues d’apparat, nos réserves fournies, et exigeant d’être traités comme tel.
Aujourd’hui, on parle pourtant des « Princes de l’Eglise » ! Les envoyés se sont mués en princes, arborant des oripeaux princiers et exigeants un traitement princier. Ils sont vus comme étant des privilégiés de nos sociétés pour la plupart pauvres. On est là, bien loin des recommandations et des mises en garde de Jésus dans l’évangile de ce jour. Les envoyés de Dieu sont porteurs de paix, et les princes dans l’histoire ont souvent poussé leurs peuples dans des guerres… Les envoyés de Dieu sont au service de Celui qui les envoie, alors que les princes se sont souvent battus pour conserver leurs trônes…
N’est-ce pas notre comportement raffiné, plein de délicatesse, de bonne éducation chrétienne, de respect des autres, d’humilité, de sobriété, de discrétion qui devrait faire de nous des princes, différents des « prolétaires » sans grande éducation et sans bonnes manières ? Mais est-ce en cela qu’on s’illustre le plus comme envoyés de Jésus ?
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